Médecin, psychiatre, psychothérapeute et enseignant aux Etats-Unis, il a apporté à la pratique de la psychothérapie ce que Sigmund Freud a apporté à la théorie dans ce domaine.

À sa naissance, il est atteint d’un certain nombre de déficiences sensorio-perceptuelles (daltonisme, dyslexie sévère), ce qui l’amènera à appréhender très tôt le monde de façon différente.

C’est à l’âge de 17 ans qu’il est frappé par la poliomyélite, condamné par les médecins à ne pas passer la nuit, puis plongé dans un coma de 3 jours, il en sort avec une paralysie quasi totale : seuls ses yeux pouvaient encore bouger. Dès lors, ses journées sont occupées par des jeux d’observation oû il développe une capacité à percevoir les signes non-verbaux. Ses efforts pour se rééduquer vont lui permettre de découvrir nombre des phénomènes classiques de l’hypnose et ainsi rééduquer chaque muscle de son corps. Erickson raconte : « Je ne pouvais même pas dire oû se trouvaient mes bras et mes jambes dans mon lit. C’est ainsi que j’ai passé des heures à essayer de localiser ma main, mon pied, ou mes orteils, en guettant la moindre sensation, et je suis devenu particulièrement attentif à ce que sont les mouvements ».

En 1921, après onze mois d’entraînement, il est capable de marcher avec des béquilles, et il s’inscrit parallèlement en médecine et en psychologie à l’Université du Wisconsin.
L’été suivant, avec seulement cinq dollars en poche, Erickson entreprend un périple solitaire de 1200 miles en canoë à travers les quatre lacs de la région de Madison dans le Wisconsin. Il revient de son aventure capable de marcher sans béquilles et de porter son canoë sur son dos, ses cinq dollars toujours en poche.

Dès 1923, il entame des travaux de recherche sur l’hypnose et s’attache à montrer que les états modifiés de conscience font partie de la vie quotidienne, et qu’il convient de respecter la « dynamique interne » de chacun. Sa conception de l’hypnose s’inscrit dans un cadre écologique tolérant et pragmatique en regard de la personne.

En 1928, il devient médecin et exerce en psychiatrie. C’est à Phoenix, en Arizona, oû quelques années plus tard il ouvrira son cabinet privé au sein même de son foyer. Au cours de ces années, il développe une conception originale d’un inconscient actif et positif, porteur potentiel des ressources et des solutions dont l’individu a besoin.

Milton Erickson se situe en marge des courants traditionnels et souhaite faire connaître l’hypnose dans le milieu médical. Il s’implique en tant que Rédacteur en Chef de la revue « Diseases of Nervous Systems » et rédige l’article consacré à l’hypnose dans l’Encyclopaedia Brittanica. Il travaillera également pour le gouvernement des États-Unis dans le cadre de l’effort de guerre à une recherche sur la structure de personnalité japonaise et les effets de la propagande nazie.

En 1950, une jeune psychiatre, Linn Fenimore Cooper, propose à Erickson de mener avec lui une expérience partiellement financée par ce qui allait devenir la NASA. Ils publient ensemble les résultats de cette expérience sur la distorsion du temps en hypnose en 1954.
Féru d’enseignement, il animera les Seminars on Hypnosis, des ateliers de formation à l’hypnose qu’il donnera à travers tous les États-Unis.

En 1952, à l’âge de 51 ans, fait médical extrmmnt rare, Erickson est confronté à une seconde poussée de poliomyélite qui va l’amener à développer des moyens encore plus performants et sophistiqués pour combattre les douleurs.

Les expériences, les études thérapeutiques, les écrits de Milton Erickson sur l’hypnose se sont déroulés sur plus de 50 ans. Après avoir suivi près de 30000 patients, formé de nombreux élèves, ouvert de nombreuses et nouvelles perspectives à l’utilisation de l’hypnose et son efficacité, il s’éteint en 1980.

Quelques anecdotes :

Milton H. Erickson était marié à Betty Moore, psychologue, elle fut sa compagne et sa collaboratrice jusqu’à la fin de sa vie. Il était père de huit enfants.
En raison de son daltonisme, nombre de ses vêtements et objets étaient de couleur violette, la seule couleur qu’il arrivait à reconnaître.
Passionné de botanique, il possèdait une riche collection de cactées dont il était très fier. Il collectionnait aussi les sculptures en bois de fer des indiens Seri du désert de Sonora au Mexique.

1 Commentaire.

  • Très intéressant! Belle approche pour découvrir qui était cette fabuleuse personne… Je me suis régalé avec cet article 😀